L'acide acétylsalycilique est le nom scientifique de ce médicament universel, connu depuis l'Antiquité et dont on produit plus de 40 000 tonnes par an !

Hippocrate recommandait déjà des décoctions d’écorce de saule pour soigner les fièvres et les douleurs. Le principe actif de ces décoctions, l’acide salicylique, fut isolé en 1829 sous le nom de Salicyne par P. Joseph Leroux, pharmacien de son état et employé comme analgésique (et maintenant pour les conserves de ménage !). La préparation en 1853 du dérivé acétylé par Charles Gerhard, l’acide acétylsalicylique, en limitant en grande partie les brûlures d’estomac provoquées par l’acide salicylique, ouvrit la voie à la préparation industrielle du médicament le plus consommé au Monde.

Celle-ci fut réalisée en 1897 par Felix Hoffman chimiste de l’entreprise Bayer. Bayer, qui breveta ce produit sous le nom d’« Aspirin », continue à la fabriquer en Espagne dans une usine d’une capacité de plus de 30 000 t/an. Pour la petite histoire, après la Première Guerre mondiale, le Traité de Versailles déclare que la marque et le procédé de fabrication tombent dans le domaine public dans un certain nombre de pays dont la France. C’est ainsi que la Société chimique des usines du Rhône (l’ancêtre d’une entreprise maintenant disparue : Rhône-Poulenc), qui la commercialisait dès 1908, la prépara dans la région lyonnaise.

L’aspirine est utilisée pour ses propriétés analgésiques, antipyrétiques, anti-inflammatoires et antiagrégats de plaquettes sanguines. La découverte de son mode d’action a été tardive et a été récompensée par le prix Nobel de physiologie ou de médecine 1982 attribué au britannique John Vane et aux suédois Sune Bergström et Bengt Samuelsson. L’aspirine est essentiellement un inhibiteur irréversible d’enzymes intervenant dans la biosynthèse des prostaglandines. En inhibant la production de prostaglandines, elle va limiter l’abaissement du seuil de la douleur, d’où son action antalgique, ainsi que les réactions inflammatoires, d’où son action antipyrétique.

Sources